Voyage dans les Balkans Jour 6 : De Cetinje à Dubrovnik en passant par Kotor

Le jour précédent, nous étions passés aux abords de la capitale administrative du pays : Podgorica alias Titograd du temps de l’ex-Yougoslavie. Pour cette 6eme journée de notre circuit #SaveursDesBalkans, nous nous sommes rendus à Cetinje (capitale royale du Monténégro) afin de visiter son palais et de découvrir une autre facette des Balkans, monarchique et bien présente au coeur de l’Europe.

C’est après l’indépendance du Monténégro en 1878 que Cetinje devient vraiment une ville importante. Les anciens bâtiments des consulats de France, d’Italie et des Royaumes-Unis témoignent encore de ce passé majestueux.

Aujourd’hui, Cetinje est devenue une ville de référence pour la culture au Monténégro. Les institutions comme la bibliothèque nationale, le musée national du Monténégro, les archives du Monténégro, l’Institut de la République pour la préservation du patrimoine culturel et le Théâtre royal national « Zetski dom » y sont établis.

Ville religieuse également puisqu’un monastère orthodoxe très important y est installé.

Autre preuve de sa richesse culturelle, la ville comptait l’une des premières imprimeries de Gutenberg. Mais la guerre étant passée par là, les pièces formant les lettres de plomb furent toutes fondues pour créer des balles… horrible destin pour la culture…

A notre arrivée sur place, nous avons pu voir quelques uns de ces bâtiments mais notre objectif était de visiter le palais royal devenu le musée du Roi Nicolas.

Et c’est en entrant dans cette demeure et en voyant les médailles provenant des royautés Européennes que nous avons vraiment compris la place du Monténégro en Europe entre 1870 et la fin de la première guerre mondiale.

Dans le palais nous avons également pu découvrir de nombreuses armes et vêtements de parade d’époque ainsi que le luxe dans lequel vivaient les monarques. Les cadeaux exposés dans les vitrines du grand salon et offerts au roi Nicolas par toutes les personnalités importantes d’Europe témoignent encore aujourd’hui de ce raffinement.

Voici quelques photos pirates (et pas toujours nettes) du palais de style art nouveau avec ses superbes parquets et son mobilier d’époque.

Après la visite et avec la chaleur ambiante, une pivo (bière) en terrasse sur la place principale de la ville s’imposait avant de repartir. Là, nous avons eu la chance de pouvoir assister à la cérémonie des 130 ans d’une école locale. Les élèves étaient exceptionnellement en habits traditionnels et en uniformes pour cette occasion. Tout un spectacle.

Grâce à l’un de nos guides LKtours, nous avons pu comprendre une phrase clé du discours de l’une des responsables de l’école qui disait aux élèves (en référence à la guerre des années 90) : « Nous ne sommes pas une génération perdue, nous sommes le futur ». Ces mots résument à eux seuls ce que nous avons pu découvrir lors de notre circuit. La nostalgie de l’ex-yougoslavie que nous avions ressenti chez les personnes qui ont connu la guerre de 90 laisse peu à peu place aux rêves de futur des enfants dont l’avenir est à construire.

Le tourisme est aujourd’hui un axe de développement prioritaire pour l’ensemble des pays que nous avons traversé. Il faut dire qu’il y a de quoi faire entre le littoral, les montagnes, les parc naturels et toute la culture des Balkans.

Après cette excellente pivo, à l’ombre d’une terrasse donc, nous avons repris la route pour le mont Lovcen, au sommet de la montagne qui a donné son nom au Monténégro.

Pour bien reprendre des forces, nous avons fait une halte dans un restaurant de montagne où nous avons pu manger (et acheter) de l’excellent jambon cru local, du fromage et goûter du Vranac, vin rouge local également.

Face à nous, les impressionnantes Bouches de Kotor, du nom de la ville portuaire et médiévale située en contrebas.

Mais avant de rejoindre cette magnifique ville, il nous fallait d’abord affronter la route que seuls les locaux ont l’habitude de prendre tellement elle est impressionnante. D’ailleurs les cars n’ont le droit d’emprunter ces 33 lacets que dans un sens parce qu’il est impossible de s’y croiser ni de faire demi-tour en cour de route !

Quelques scène d’intro du film Casino Royale auraient été tournées ici.

Voici une petite vidéo en hyperlapse qui vous montrera à quoi ressemblent quelques lacets 😉

La vue sur les bouches de Kotor nous a fait la même impression que la découverte du lac noir, en un mot : Waouh !

Impossible de l’oublier car ça fait partie des belles découvertes d’un voyage !

Arrivés dans la ville de Kotor au niveau du port, le minuscule bateau que nous apercevions depuis la montagne paraissait soudain être un gigantesque bateau de croisière 😉

Kotor est née il y a 2000 ans et son passé médiéval est encore très présent aujourd’hui. C’est en arrivant par la porte principale qu’on découvre les 4,5km de remparts qui courent sur le flan escarpé de la montagne.

L’eau de la rivière qui servait de douves à la cité était comme partout durant notre circuit, d’une couleur magnifique : « un vert improbable » 😉

Au dessus de la porte d’entrée de la cité, une inscription donnait immédiatement le ton aux éventuels assaillants :  » Les autres nous ne prenons pas, le nôtre nous ne donnerons pas ». L’histoire prouvera que la ville a été imprenable depuis ses origines. Même barberousse n’y est pas arrivé malgré une flotte de quelques 70 navires.

Kotor est réputée pour la culture, la religion et ses 9 belles places portant toutes des noms de métiers sauf une, la place des chats, car la ville est également réputée pour être le paradis des chats 😉

Kotor a abrité l’une des premières écoles de grammaire d’Europe (qui ferma ses portes en 1997) ainsi que l’une des plus anciennes cathédrales orthodoxe (Saint Tryphon datant de 1166). Son architecture romane est d’ailleurs réputée sur toute la côte adriatique.

En partie détruite lors d’un tremblement de terre en 1975, la ville su garder tout son charme médiéval malgré sa partielle reconstruction.

Ce que nous retiendrons de Kotor c’est le charme de ses fines ruelles et de ses belles places. Un endroit qui fait partie de la liste des choses incontournables si vous passez par le Monténégro lors de l’un de vos prochains voyages.

Après cette belle visite, nous avons repris la route en direction de Dubrovnik en Croatie en longeant la mer, au coeur d’un paysage qui ressemblait à des fjords.

Nous n’avons pas eu le temps de nous arrêter pour sortir le drone afin d’aller capter quelques images des petits îlots plantés au milieu de tout ça, mais qui sait, peut être qu’on y retournera un jour… 😉

Si vous passez par le Monténégro lors de vos prochaines vacances, sachez qu’il existe un élément paradoxal dans ce pays. Le Monténégro ne fait pas partie de la communauté Européenne, pourtant sa monnaie est l’Euro. Nos guides nous ont expliqué que cette exception vient du fait qu’avant l’Euro, la banque nationale du Monténégro a été transférée en Allemagne pour sa gestion. La monnaie locale était alors le Deutsch Mark. Après le passage à l’Euro, le Monténégro à donc logiquement suivi l’Allemagne.

Après avoir passé la douane pour revenir en Croatie, nous avons pu assister au spectacle d’un superbe coucher de soleil sur la ville de Dubrovnik. Encore un moment inoubliable du voyage qui restera gravé à vie dans nos mémoires.

L’hôtel Petka où nous allions passer la nuit était situé à une 20aine de minutes du centre ville. Juste à côté d’un quartier à la mode de Dubrovnik : Lapad.

Au programme de la soirée, nous avons exceptionnellement quitté le groupe car nous étions invités chez des amis qui vivent sur place. De quoi partager un bon barbecue et des produits locaux avec l’accueil chaleureux de toute une famille. Dans les Balkans (à Dubrovnik en tout cas), les maisons de retraites ne sont pas dans les moeurs ni à portée financière. Ce sont donc des familles entières qui vivent sous le même toit. Des grand-parents aux petits ou arrière petits-enfants.

Une bonne ambiance donc ce soir-là, multi-culturelle, multi-langues et intergénérationnelle autour d’une valeur commune qu’ont tous les peuples du monde : le partage d’un bon repas et de ses cultures ! C’est d’ailleurs pour ça que nous aimons tant voyager et raconter nos voyages : le partage 😉

De retour à notre hôtel vers minuit, nous avions encore soif d’aventures. Et en étant si près du centre historique de Dubrovnik, il aurait été dommage de ne pas en profiter ! Nous sommes donc ressortis, avons pris un taxi (attention, soyez prêts si jamais…ils roulent très vite !)

Arrivés au coeur de la vieille ville, nous avons pu la découvrir vide de toute l’effervescence que nous allions connaître le lendemain. Un de ces moments improbables où l’on se sent privilégié de découvrir quelque chose d’unique. Une atmosphère de calme, idéale pour faire un premier repérage de cette superbe ville avant sa visite officielle prévue le lendemain.

Voici le petit live réalisé fatigué ce soir-là (en impro comme toujours, et sans stabilisateur… désolé) 🙂

Bien entendu, nous ne pouvions pas retourner à l’hôtel sans goûter à une pivo locale confortablement assis sur un petit coussin prêté par le bar où nous étions en terrasse… ou plutôt, sur les marches de l’une des minuscules ruelles montantes de Dubrovnik qui servent de terrasses 😉

Après un retour en taxi à 90km/h en ville, cramponnés à nos sièges, nous avons pu nous reposer le temps d’une très courte nuit avant d’entamer notre dernière journée dans les Balkans.